N°2 / Langage et pensée complexe

Podcasts et webradio : une nouvelle approche d'encadrement des doctorants en SHS face aux défis de la recherche universitaire

Zélie Boussou

Résumé

Les facteurs de (non-)réussite rencontrés par les doctorant.es tout au long de leur parcours sont nombreux, et se regroupent en trois grandes catégories : les facteurs environnementaux et institutionnels, l'encadrement par la directrice ou directeur de thèse et les facteurs individuels (Van Rooij et al., p. 2, 2021). Du point de vue de l’unité de recherche, l’encadrement est un point névralgique dans la réussite des doctorant.es. Une webradio implantée au sein de l’unité permet de répondre en partie aux nouveaux défis de la recherche universitaire en plein exode ; notamment par la multiplication des collaborations interuniversitaires et internationales, les terrains d’étude et la portée des travaux. La progression de la digitalisation de l’encadrement permet l’évolution des modalités d’accompagnement, dont la webradio fait partie. C’est ainsi que l’unité de recherche LHUMAIN a lancé sa première webradio en mars 2023, dont voici la présentation et l’analyse. Pour des raisons de confidentialité, les participants au podcast ne sont pas nommés dans cet article.

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Introduction

L’univers doctoral est, à bien des égards, semé d’embûches. Qu’elles soient financières, temporelles ou administratives, nombreuses sont celles qui deviennent des obstacles se dressant entre un.e doctorant.e et l'obtention du titre de docteur.e tant convoité. Au-delà de ma propre expérience de jeune doctorante, je constate et entends très régulièrement mes collègues partager leurs déconvenues, parfois amères, déplaisantes voire décourageantes. Dès lors, je me suis affairée : la webradio étant l’élément central de ma propre thèse, il était évident qu’elle serait également centrale dans le recueil de témoignages d’actuel.les doctorant.es. Ces échanges m’ont permis de collecter des données qualitatives auprès de mes collègues de laboratoire, eux aussi embarqués dans ce long périple doctoral. C’est donc tout naturellement que je me suis armée de mon plus beau micro afin d’interroger mes camarades sur leur propre expérience de doctorant.e. C’est ainsi qu’a été publié le premier épisode du podcast LHUMAIN en mars 2023, intitulé « Au-delà des frontières ». Il est accessible sur la chaine YouTube et sur le site officiel de l’unité de recherche LHUMAIN, basée à Montpellier.

Dans cet article, je ferai le point sur les constats scientifiques et littéraires concernant les facteurs de réussite et les défis auxquels les doctorant.es font face durant leur parcours. Je reviendrai sur les éléments de réponses apportés par les doctorant.es interrogé.es dans le cadre du podcast LHUMAIN, et je ferai un retour critique sur cette expérience. Enfin, je rappellerai l’intérêt et l’importance des outils et plateformes de communication et d’échange au sein d’un laboratoire ou d’une unité de recherche accueillant des doctorant.es dans l’accompagnement du parcours doctoral.

Revue littéraire

Il y a certaines évidences qu’il est parfois bon de rappeler, à commencer par les principaux facteurs d’influence sur la réussite d’un parcours doctoral. Van Rooij et al. (2021) ont identifié trois grandes catégories de facteurs d’influence : les facteurs environnementaux ou institutionnels, les facteurs d’encadrement par la directrice ou directeur de thèse, et les facteurs individuels dont l’âge et la motivation (p. 2). Parmi les facteurs institutionnels les plus évidents, je citerai l’accès aux ressources idoines, ainsi que les possibilités de financement(s) disponibles. D’une part, les institutions accueillant du public doctorant ont également à leur charge de garantir l’accès et la qualité aux ressources matérielles, bibliographiques, et technologiques. Bien qu’il s’agisse d’un aspect fondamental, ce n’est pas celui sur lequel nous nous concentrerons. D’autre part, la durée typique d’un financement doctoral étant de trois ans, un rallongement du délai de complétion peut créer une attrition durant le parcours. En effet, la moyenne de la durée d’un parcours doctoral est de cinq années, comme révélé par Van de Schoot et al. (2013) qui ont suivi des doctorant.es néerlandais. En France, ce délai s’allonge encore : « les doctorants qui ont soutenu leur thèse en 2007 ont mis en moyenne 6,2 années pour préparer et soutenir leur thèse, avec une forte dispersion autour de cette moyenne » (Trouillet, 2009, p. 211). Ce retard peut engendrer une perte de financement sur une partie de la thèse, exigeant du doctorant de reprendre une activité professionnelle annexe en dernière partie de thèse (Van Rooij et al., p. 49, 2021). Cette incertitude financière, liée aux contraintes institutionnelles, est malheureusement monnaie courante.  

Dans le cadre du recueil de l’expérience personnelle des doctorants de l’unité de recherche LHUMAIN, certains de ces facteurs marquent, tant par leur absence que par leur exacerbation. C'est le cas pour les facteurs environnementaux, notamment la culture au sein du département ou de l’unité de recherche, qui est bien entendue déterminante (Van Rooij et al., 2021, p. 2). Comme le rappelle M. J. Hatch (2000, p. 1), « les cultures organisationnelles sont des systèmes dynamiques et complexes qui se maintiennent par des croyances partagées, des histoires, des langages, des rituels et des symboles ». Ainsi, comme le fait émerger le témoignage des doctorants interrogés, l’environnement n’est pas seulement affaire d'éléments matériels, numériques ou technologiques, mais bien d’un climat favorable à l’éclosion et la floraison de valeurs et d’intérêts communs autour desquels se construit la culture de l’unité. Et quoi de mieux pour étayer et partager ces croyances qu’un média accessible à tous.tes, peu coûteux et animé par les membres de l’unité de recherche ?

 La webradio est un outil permettant d’assurer le maintien de la culture au sein du département ou de l’unité de recherche, qui, elle-même, participe au bon déroulement du parcours doctoral. Elle favorise la publication des travaux de chacun.e, l'obtention des données qualitatives et quantitatives sur l’expérience du doctorant, l'échange sur les actions scientifiques en cours et la mise en commun les ressources et savoirs. Par ailleurs, la webradio est un outil supplémentaire pour lutter contre l’isolement des doctorant.es. Cela m’amène à un autre élément aggravant, individuel cette fois, qui est la difficulté à maintenir une bonne santé mentale afin de lutter contre le stress et l’anxiété aigus (Pyhältö, et al., 2009) ; plus facile à dire qu’à faire me direz-vous. Les périodes de pandémie et de postpandémie n’ont fait qu'accroître la précarité psychologique de certain.es doctorant.es, qui peut s’exprimer par des burn-out, des symptômes dépressifs ou un isolement accru (Naumann et al., 2022). Dans les cas les plus extrêmes, je ne peux qu’imaginer la difficulté à poursuivre un projet doctoral jusqu’à son terme.

Plus que jamais, il est nécessaire de prendre en considération le ou la doctorante dans son ensemble, tant dans sa capacité de travail et de recherche, que dans son expérience émotionnelle et personnelle hors du laboratoire et de l’unité de recherche. Il est parfois difficile d’accéder à cette autre dimension du doctorant, celle que l’on laisse parfois chez soi les jours ouvrés, celle qui dénote de temps à autre avec l’image fantasmée du doctorant laconique, pudique et laborieux. Cela rejoint le concept du whole student, ou l’étudiant dans son entièreté, développé par Blair et Haworth (2004) Il s'agit d’une vision globale et transversale du doctorant, au sein et à l’extérieur du laboratoire, dont l’encadrant.e a à sa charge le développement académique et personnel. Blair et Hawort (2004) identifient les nombreux domaines où l’encadrant.e peut intervenir et soutenir le ou la doctorant.e : la participation aux évènements scientifiques, les appels à communication, l’obtention de bourses, et cela en plus des traditionnelles tâches d’orientation et de guidage. L’encadrement par la directrice ou directeur de thèse est d’ailleurs un point central de la thèse de Van Rooij et al. (p. 2, 2021). A l’instar de la digitalisation de l’enseignement, nous assistons à une digitalisation de l’encadrement, comme l’attestent les doctorants interrogés dans le cadre du podcast du laboratoire LHUMAIN, domicilié à Montpellier. Dans le premier cas, la doctorante réside en Ile-de-France, tandis que le second doctorant réside à Shanghai. Cela permet d’élargir et de multiplier les terrains d’étude, de proposer des projets internationaux et de coopération entre les unités de recherche ; les tâches incombées aux parties restent toutefois inchangées, comme l'expliquent Capone et Petrillo (2020, p. 1757-1766). Enfin, l’article de Lovitts et Nelson (p. 44, 2000) revient sur les causes d’attrition dans les programmes doctoraux et mentionne la présence de lieux de rencontre au sein du département favorisant l’échange entre paires. C’est dans ces lieux que chacun.e peut se retrouver, bâtir et s’imprégner de la culture de l’unité de recherche. Dans le cas de thèses menées dans une autre localité que celle de l’unité de recherche, il est crucial de recréer cet espace, accessible à distance, où la communauté puisse se retrouver, échanger et coconstruire la culture organisationnelle. La webradio possède ces propriétés et répond en grande partie à ce besoin d’espace d’échange.

Outre les résultats produits et la progression des recherches, un facteur de satisfaction prépondérant, et donc de réussite, demeure la qualité de l’encadrement du doctorant, notamment en termes de fréquence et de temps d'échange individualisé alloué par le ou la directrice de thèse (Naumann et al., 2022). A titre très personnel, la relation que j’entretiens avec mon directeur de thèse est vectrice de motivation et de longévité. Cette relation de travail a été initiée plusieurs années avant le début de mon parcours doctoral. Cela renforce la confiance que j’ai en notre binôme, aux côtés de mon autre co-encadrant outre-Atlantique ; elle me permet d’avancer avec une certaine sérénité dans mes recherches avec l’assurance que nous menons un projet collaboratif, participatif et contributif. Le soutien et l’échange auprès des paires dans un environnement de travail bienveillant et encourageant permettent de créer un lien vertueux, celui entre une grande satisfaction au travail (ici, lors des travaux doctoraux) et une faible prédisposition aux symptômes de la dépression et du burnout (Capone et Petrillo, 2020, p.1757-1766). Pour l'illustrer, je citerai le mot allemand Doktorvater, traduction du terme « directeur de thèse », où le lien d’affiliation est clairement visible, car composé des termes Doktor et Vater, soit « thèse » et « père ». Ce mot capture de belle manière, à mon sens, cette idée de lignage, de racine, d’attachement entre le ou la doctorant.e et le ou la directeur.rice de thèse, avec l’idée sous-jacente de parenté, certes scientifique, mais aussi de prévenance et de mansuétude entre paires. La webradio s’impose ainsi comme un outil facilitant la création et le maintien de ce lien.

Méthodologie et retour d’expérience

J’ai eu le plaisir de m’entretenir avec deux doctorants issus de mon unité de recherche LHUMAIN au cours d’un long échange enregistré dont la piste audio a été éditée et montée pour le podcast. La ligne éditoriale se voulait épurée, et centrée sur le ou la doctorant.e et son expérience personnelle. Cet épisode visait à créer un récit à double voix autour de la question de la distance et des facteurs d’influence sur le parcours doctoral. Les participants sont tous deux en deuxième année, ils ont passé en revue le détail du chemin parcouru, en commençant par les thèmes abordés dans leur thèse, la réalité du terrain et leur éloignement. La première doctorante, également cheffe de famille et enseignante de FLE, travaille sur l’inclusion des parents migrants dans le système scolaire français. Elle insiste particulièrement sur les subtilités entre des termes, parfois amalgamés, comme l’incorporation, l’intégration et l’inclusion, ramenés au cas spécifique de ces populations. Elle-même parent d’élève, elle offre une auto-analyse sur son double statut de chercheuse et de membre de la communauté des parents d’élèves. Elle s’identifie à ceux avec qui elle « a un terrain commun » (ep. 1, 4 :01), ceux avec qui elle partage «les mêmes questionnements», «les mêmes injonctions de la part de l’école», et «les mêmes besoins» (ep. 1, 4 :13 à 4 :18). Ces déclarations nous éclairent sur la relation entre la chercheuse et son public cible, dont les frontières s’effacent parfois, comme le relate l’anecdote de son premier jour de terrain où elle a été prise pour une apprenante, à la grande surprise des autres participants (ep. 1, 4 :44 à 6 :40). Le podcast permet de réunir en un même lieu du contenu académique spécifique et éprouvé, au plus proche des avancées scientifiques les plus récentes. Aussi, le registre libre des échanges, voulu par la ligne éditoriale, résulte en une relative accessibilité du contenu pour du public non-spécialiste. Plus largement, ce projet audio a pour but d'entrer dans la bulle du monde doctoral et de la réalité de ce choix de parcours.

L’inclusion est également centrale dans la démarche d’accompagnement assurée par le ou la directrice de thèse. Dans le cas de cette doctorante, l’encadrante est garante du lien entre celle-ci et la vie et la culture de l'unité de recherche. «Les liens se font dès que possible» (ep. 1, 10 :01), comme l’explique la doctorante, soulignant le rôle essentiel de la directrice de thèse comme médiatrice, en plus d’être encadrante. Cette dernière, au-delà de l’encadrement scientifique «met tout le monde en relation» (ep. 1, 10 :10), agissant comme un hub, un centre de liaison scientifique, entre l’unité de recherche et les doctorants géographiquement isolés. C’est le cas du second doctorant, qui réside à plus de 9000 km de son unité de recherche. Il travaille sur l’hybridation des modalités d’enseignement en FLE après la crise sanitaire en Chine de 2020. Il partage ses questionnements et difficultés notamment dans la rédaction : « [je me questionne sur] ce que j’écris : est-ce que c’est pertinent ou pas, quelle valeur ça a ?» (ep. 1, 19 :50). Ce témoignage nous donne accès aux réflexions du doctorant tout au long de son parcours, nourrissant ainsi une appréciation qualitative des exigences académiques auxquelles il est soumis. Bien qu’il ne soit « pas très fan d’écriture » (ep. 1, 20 :02), il est intéressant de mettre à jour son égard pour le lecteur, et les étapes le menant à rédiger un contenu intelligible. L’hybridation, qui fait l’objet de ses recherches, fait écho à la nature de l’encadrement dont il bénéficie : l’accompagnement de la part de l’encadrant devra s’adapter, se diversifier, se métisser, afin de répondre aux contraintes spécifiques liées à la thèse, comme la cotutelle de thèse ou une thèse à l’étranger, qui constituent les nouveaux défis de la recherche universitaire.

Contre toute attente personnelle, les difficultés exprimées ne sont pas directement liées à la situation financière. Nos deux doctorants, et plus largement, leurs deux foyers, sont indépendants financièrement, et chacun occupe un poste en lien avec son domaine de recherche. Les éléments avancés sont davantage liés à l’organisation et la gestion du temps de travail, à partager avec les nombreuses responsabilités périphériques au doctorat. Ainsi, la première doctorante révèle qu’elle se lève très tôt le matin pour profiter du calme dans son logement avant le réveil de ses enfants. Le second doctorant peine à trouver de l’énergie après une journée en tant que directeur pédagogique d’un institut de FLE, poste quoi se révèle « prenant » (21 : 08). Toujours sous l’impact de la Covid, le système scolaire chinois accuse encore le coup au lendemain de la pandémie, celle-là même qui fait tout l’objet de ses recherches. Cette ambivalence, entre contrainte et objet de recherche, trouve un espace où elle peut être exprimée en la webradio au travers de la production de podcasts. Du côté des auditeur.rices, et en rejoignant les travaux de Lovitts (2001) qui tente de « démystifier » le parcours doctoral, le podcast permet aux personnes extérieures et aux néo-doctorant.es de prendre la pleine mesure de la réalité de ce parcours. Je spéculerai qu’une initiative telle que la webradio dans une unité de recherche offrira une meilleure compréhension des exigences du diplôme doctoral telles que perçues de l’intérieur, ne ferait que raffiner les potentielles candidatures de doctorant.es. Mieux informé.es et avisés, mais également plus familiarisés à la culture de l’unité de recherche à travers les podcasts, j’espère voir la webradio s’imposer comme outil essentiel de communication, de réussite et d’accompagnement dans les unités de recherches en SHS.

Conclusion

Les facteurs de (non-)réussite du parcours doctoral sont nombreux. Dans l’unité de recherche et, au-delà des facteurs institutionnels dont les ressources bibliographiques, matérielles et technologiques, c’est bien la culture au sein de l’unité qui prend toute son importance dans la poursuite du parcours doctoral. Cette culture, mouvante et coconstruite, requiert des outils idoines afin de pouvoir vivre et se développer, malgré les nouveaux défis de la recherche universitaire. En effet, l’internationalisation des terrains, la distance avec le laboratoire, l’isolement ou la santé mentale sont d’autant de facteurs qui doivent être pris en compte lors de l’encadrement des travaux de thèse. Comme précisé par les doctorants interrogés, dans leur cas précis, ce ne sont pas des contraintes financières qui ressortent des échanges, mais bien des réflexions plus organisationnelles, stylistiques et affectives. La webradio s’impose donc comme un outil idéal pour avoir accès à ces données qualitatives, également pour la publication des travaux et les actions scientifiques, ainsi que la mise en commun les ressources et savoirs. Cette diffusion et ce partage sont des éléments constitutifs de la culture de l’unité de recherche dont chaque membre est acteur.

Références

Carolyn R Bair, Jennifer Grant Haworth & Melissa Sandfort (2004) Doctoral Student Learning and Development: A Shared Responsibility, NASPA Journal, 41:4, 709-727

Capone, V. & Petrillo, G. Mental health in teachers: Relationships with job satisfaction, efficacy beliefs, burnout and depression. Curr. Psychol. 39(5), 1757–1766. (2020).

E. van Rooij, M. Fokkens-Bruinsma & E. Jansen (2021) Factors that influence PhD candidates’ success: the importance of PhD project characteristics, Studies in Continuing Education, 43:1, 48-67

Lovitts, Barbara E. (2001) Leaving the Ivory Tower. Rowman & Littlefield Publishers, Inc., 2001. ISBN 9780742509429.

Naumann, S., Matyjek, M., Bögl, K. et al. Doctoral researchers’ mental health and PhD training satisfaction during the German COVID-19 lockdown: results from an international research sample. Sci Rep 12, 22176 (2022). https://doi.org/10.1038/s41598-022-26601-4

Pyhältö, K., J. Stubb, and K. Lonka. 2009. “Developing Scholarly Communities as Learning
Environments for Doctoral Students.” International Journal for Academic Development 14 (3):
221–232.

Trouillet, P. (2009). Le doctorat en France : du temps et des temporalités. Sociologie et sociétés, 41(2), 209-233.

Van de Schoot R, Yerkes MA, Mouw JM, Sonneveld H (2013) What Took Them So Long? Explaining PhD Delays among Doctoral Candidates. PLoS ONE 8(7): e68839. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0068839

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